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parler fait fuir les betes
parler fait fuir les betes
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2 juin 2007

III

CHAPITRE 9

 

 

 

 

Je me suis levé assez tôt, la perspective de téléphoner à Louise m’a passablement empêché de dormir convenablement. Je me sens à la fois fébrile et cotonneux. Incapable d’avaler quoi que ce soit, je sors une fois ma douche prise. Il est à peine huit heures, bien trop tôt pour l’appeler. Je décide de marcher un peu en attendant. Je suis les rues au hasard, je découvre les coulisses d’une journée qui se prépare, les livreurs qui encombrent les rues piétonnes, les balayeurs nonchalants, les trottoir mouillés, les caniveaux gorgés d’eau, les camions poubelles. Toutes ces choses dont on connaît l’existence mais qu’on ne voit jamais, à moins de se lever aux aurores, ce qui n’est pas dans mes habitudes.

Huit heures trente, après un café pris dans un fast-food, je me décide enfin à trouver une cabine. Au bout de trois sonneries, Louise décroche.

“ - Louise, c’est moi, Greg. Je ne te réveille pas ?

· ça fait une semaine que je ne dors plus. Si tu veux le savoir, je passe mes nuits à pleurer et à fumer. Je finirais peut-être par m’effondrer. C’est pour ça que tu appelles ?

· Non, en fait c’est pour te demander quelque chose. Voilà, j’ai retrouvé par hasard un pote d’enfance et il me propose du travail à Paris. J’ai besoin de récupérer quelques unes de mes affaires. Est ce que ça t’ennuie si je passe ?

· Quand tu pars sans rien dire, tu ne me demandes pas la permission, là tu y mets les formes parce que tu n’as pas le choix ?

· Non, bien sûr que non. Mais c’est chez toi, c’est normal que je te demande, non ? Et puis en plus j’ai pas les clés.

 Je regrette tout de suite ce que je viens de dire. Une petite phrase qui n’a l’air de rien peut devenir une étincelle et faire exploser Louise à tout moment. Mais cette fois-ci elle doit vraiment être fatiguée car elle relève à peine.

“  - C’est donc bien ce que je pensais, tu as besoin de moi.

Je l’entends respirer bruyamment dans le combiné.

“  - Alors, tu es sûr de toi, tu ne reviens pas ?

· Non, c’est mieux comme ça, pour toi et pour moi Tu verras que j’ai raison.

Louise semble résignée. Ce n’est pas une bataille qu’elle vient de perdre mais la guerre, nous sommes en train de vivre un armistice, un moment historique, à notre échelle.

“  - Tu voudrais passer quand ?

· j’avais pensé vendredi, en fin d’après-midi. Si ça te va bien sûr.

· Non, ça ne m’arrange pas. Samedi matin, à onze heures.

Il faut bien entendu qu’elle mette son petit grain de sable dans mes rouages, c’est plus fort qu’elle. Mais en fait, samedi me va tout aussi bien. La connaissant, j’ai prévu plusieurs possibilités, et comme je suis magnanime, je lui laisse la satisfaction de décider du jour et de l’heure.

“  - Ok, va pour samedi, merci Louise. C’est vraiment fair-play de ta part.

- Pas de merci, Greg, je n’ai pas vraiment le choix, c’est différent.

Chacun raccroche après un “ au revoir ” pas très convaincu. Je sors de la cabine, soulagé. Mon estomac, noué jusqu’à présent, se détend et je me sens affamé. Comme disait feu Claude François, électricien à ses heures perdues, “ j’ai plus d’appétit qu’un barracuda ”, et j’entre dans la première boulangerie qui se présente pour me faire un stock de croissants que je fais disparaître le temps de mon trajet en métro vers mon boulot.

Pour la deuxième fois de la semaine, je suis en retard ce qui déplait aux deux pétasses qui partagent mon bureau. Je les remercie de m’avoir remplacé en les gratifiant du sourire le plus crétin que j’ai en magasin. Elles savent, je sais et elles savent que je sais que je c’est ma dernière journée chez Cums, par conséquent, ce qu’elles pensent de moi me fait autant d’effet que je ne sais pas, l’élevage du petit gris dans les pays de l’est par exemple. Quoique à la réflexion, le sort des gastéropodes roumains pourrait m’émouvoir à l’occasion. Pas celui de deux secrétaires qui ont un QI à ramper en bavant.

Une journée comme il y en a eu tant d’autres dans mon existence, rien ne se passe qui ne vaille la peine qu’on s’en souvienne. Juste en fin d’après-midi, Madame Rosyne est descendue pour me dire au revoir. Elle n’a pas l’air de me prendre au sérieux lorsque j’évoque mon prochain départ pour la capitale, mais elle a la politesse de me souhaiter bonne chance. Tout compte fait, je l’aime bien cette brave madame Rosyne. Je ne pense qu’elle ait choisi de travailler ici, mais elle a su ne pas devenir aigrie et conserver une cette petite touche d’humanité.

Dix-sept heures. Je ne range pas mes affaires car je n’en n’ai pas. Je m’en vais en silence, dans l’indifférence générale. Je ne suis qu’un intérimaire parmi d’autres qui auront défilé ici. 

Ainsi s’achève ma brillante carrière de travailleur précaire dans une petite ville de province. Dimanche je deviendrai parigot tête de veau et cette ville me semblera bien petite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE 10

 

 

 

J’ai mal au ventre, j’ai mal aux jambes. J’ai peur. J’ai peur de Louise, de ses réactions. J’ai peur de ce qu’elle pourrait dire ou faire. J’ai peur aussi de ne pas être aussi déterminé que je l’imagine. J’ai peur de craquer, de céder si elle me faisait une espèce de chantage affectif.

Pour quoi faut-il que les choses se passent ainsi ? Est-ce qu’il est impossible de se séparer en douceur, dans le calme et l’intelligence ? Sans s’engueuler ni se jeter le mobilier à la tête ? On devrait être capable de reconnaître son erreur et se quitter bons amis : nous n’étions pas dans la bonne histoire, autant pour nous, c’est pas grave, on se quitte et voilà tout.

Ce serait trop simple bien sûr. Je peux comprendre Louise : il y a trop de facteurs qui entrent en jeu pour que les choses suivent un cours serein. Il y a l’amour propre, la fierté mal placée de ne pas avouer qu’on s’est trompé. Le sentiment qu’on ne pourra pas vivre sans l’autre même si pour l’instant on ne le supporte plus. Il y a la perspective d’une nouvelle vie, de nouveaux repères à trouver, de nouvelles habitudes à inventer. Cette liberté toute neuve qui nous encombre un peu après une rupture, tout le monde n’est pas prêt à s’en accommoder, j’en conviens.

 Sans parler de la nature même de la fin de l’histoire : une rupture, une cassure, une déchirure ne se vivent pas de la même manière. Entre Louise et moi, il s’agit d’une usure. Une corde qui s’est trop souvent frottée contre la pierre du quotidien et qui s’est rompue.

Et puis il y aussi l’amour auquel elle a cru, qu’elle a donné entièrement. Comment voulez-vous qu’elle avale la pilule sans s’étrangler au passage ?

Je veux bien admettre qu’elle tente de se raccrocher à ce qui était sa vie, mais par pitié, qu’elle me lâche.

J’arrive près de l’immeuble où nous vivions. Rien n’a changé depuis mon départ, bien sûr. La vie a suivi son cours sans se soucier de nous. Le contraire m’aurait étonné. Si je prends le temps de réfléchir deux minutes, ce qui reste dans mes capacités, je fais un inventaire rapide et je m’aperçois que je ne connais personne dans l’immeuble. Il m’est bien sûr arrivé de croiser de temps à autre quelques personnes dans l’escalier ou dans l’entrée mais je serais bien incapable de dire si elles habitaient là ou non. Je pense que la réciproque est vraie, si quelqu’un me voyait maintenant, il me prendrait certainement pour le type qui vient mettre des prospectus dans les boîtes aux lettres. Tout ça pour dire que les gens de l’immeuble, de la rue, de la ville, bref, le monde entier se fout pas mal que Louise et moi nous nous déchirions pour nous séparer. Alors pourquoi en faire un pataquès ?

J'arrive devant la porte principale. Il faut une clé spéciale pour l'ouvrir ou à défaut, appeler l'un des locataires par l'interphone pour qu'il vous ouvre. C'est donc ce que je fais. Je sonne, recommence, ressonne à nouveau. Pas de réponse. J'imagine un instant que Louise n'a pas pu résister à la tentation de m'emmerder une dernière fois, pour le plaisir et la beautée du geste, et de me poser un lapin.Je ressonne à nouveau mais sans conviction. Je pense appuyer sur la sonnerie d'un voisin, mais sans les clés de l'appartement, ça ne me servirait à rien. Et puis, les gens sont méfiants dans la résidence, ils ne laissent entrer que ceux qu'ils connaissent, et comme pour eux je suis un parfait inconnu, autant y renoncer.

A tout hasard, je me dis que la dernière chance qu'il me reste est de l'appeler par la fenêtre. Apres tout il est possible qu'elle soit occupée à passer l'aspirateur, ou à tout autre tache bruyante. Je fais donc le tour de l'immeuble pour arriver à une grande étendue de pelouse que surplombent la moitié des appartements du batiment. Celui de Louise se situe au premier étage, la troisième fenêtre en partant de la droite pour être précis. Celle-ci est fermée. Je commence à sentir une pointe d'énervement mélée à un sentiment de panique à l'idée que je ne pourrais jamais récupérer ce qui m'appartient. Je crie une première fois:"LOUISE!" Peut-être trop timidement, peut-être sans conviction. Pas de réaction. Je recommence mais cette fois en prenant bien mon inspiration:

"LOUISE!!!". Toujours rien. En désespoir de cause, je fais une dernière tentative: "LOUIIIIIIISEUUUUUUUUU !!!!!".

J'ai du y mettre toute mon énergie car , au moment ou je reprends mon souffle, j'aperçois des mouvement derrière la vitre. Louise apparait, ouvre les deux battants de la fenêtre, et , alors que j'allais aborrer mon sourire le plus bienveillant, celui  que j'ai en réserve pour les grnades occasions, je la vois se pencher sur le côté puis se redresser, les bras chargés d'un tas de linge. D'un mouvement souple et rapide, Louise jette mes vêtements dans le vide, puis enchaîne avec mes livres de poches, des cd, quelques antiques disques vinyls et divers feuilles et papiers  qui atteignent le sol dans un ballet quasi automnal et qui,une fois sur l'herbe, frémissent délicatement sous la poussée d’un léger courant d’air dont la bouffée de rage que je sens monter m’empêche de distinguer l’origine. Je lève les yeux vers l’appartement d’où Louise m’observe. Je me sens impuissant. Je ne peux que lui lancer un cri en guise de pierre au visage.

SALOOOOOOOOOOOOOOOOOPE !!!! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE 11

 

 

Je reconnais que je n’ai pas brillé par l’originalité. Mais à ma décharge, il faut bien reconnaître qu’il y a des circonstances où l’on balance ce qui nous tombe sous la langue sans trop faire le difficile. Donc, tout suite après un “ salope ” des plus impressionnant, j’ai ajouté

“ - Tu fais chier merde ! Qu’est-ce que t’as de plus maintenant ? Tu peux me le dire, pauvre conne ?

Après cette dernière remarque, quelques voisins sans doute mus par la même curiosité qui m’avait poussé à suivre la piste des vêtements quelques instants plus tôt, ont ouverts leurs fenêtres pour voir de quoi il retournait exactement. J’ai pu voir quelques sourires par-ci par-là, un type avec un portable à l’oreille raconte à son correspondant ce qui m’arrive. Il semble trouver ça plutôt drôle. Cela devrait lui faire une bonne histoire pour le week-end et l’arrangeant bien, il devrait pouvoir faire son petit effet lundi matin au bureau.

Je regarde les différents tas et je suis incapable de faire le moindre geste. J’ai envie de pleurer. De me poser à terre et de pleurer. Bon d’accord, on m’a appris qu’un mec, un vrai, ça ne pleure pas. Mais là, je ne me sens pas vraiment dans la peau d’un mec, un vrai. Plutôt comme un petit garçon qui en a marre de prendre des baffes qu’il n’a pas toutes méritées. Vous n’avez jamais eu envie dans la cour de récréation de casser la figure aux deux ou trois grands qui vous avez pris en grippe et qui vous en faisait baver à la moindre occasion ? Moi, si. Tout le temps. Il y a toujours eu deux ou trois grands qui n’avaient pour seul but de me pourrir la vie. Et bien sûr, je n’ai jamais pu leur casser la figure, pas assez de muscles et de courage. Mes pauvres velléités de vengeance les faisaient doucement rigoler et je reprenais une bonne dérouillée aussi sec.

 

Trente ans passés à ce régime peuvent provoquer une légère lassitude. Et là, je crois que c’est la baffe de trop. Celle qui fait le plus mal, celle qui vous laisse vraiment à terre. Alors, je me laisse tomber, là, au pied de l’immeuble. Pour les larmes par contre, rien à faire. Pas une goutte ne perle. Je me contente donc de rester assis, les yeux perdus dans le vide de mon existence. Au bout de quelques minutes, je sens une présence à côté de moi. Je souhaite pour elle que ce ne soit pas Louise. Pas sûr qu’à ce moment précis je sois capable de conserver le flegme qui a fait ma réputation (modeste certes mais à laquelle je tiens).

Ce n’est pas Louise, mais une petite dame, d’un certain âge, pour ne pas dire vieille. Je ne me souviens pas l’avoir croisée ici un jour. Elle me regarde avec il me semble un sourire bienveillant. Je sais que c’est stupide, banal, qu’on fait le coup à chaque fois, mais sa gentillesse me réconforte un peu. Elle me tend un sac poubelle d’une main un peu tremblante et me dit :

“ - Tenez, pour mettre vos cochonneries. Déjà qu’on est embêté avec les crottes de chiens alors si les gens s’y mettent. 

J’aurais du me douter ; iln ‘y a rien à espérer dans ce monde , même pas un peu de compassion.

Je n’ai pas le temps de la remercier qu’elle m’a déjà tourné le dos et qu’elle s’en retourne à petits pas décidés vers son repère de vieille conne d’où elle a sûrement une vue imprenable sur tout ce qui se passe dans les immeubles alentours. A la réflexion, je ne regrette pas vraiment de ne connaître personne ici. Le sac plastique à la main, je me sens un peu con à rester comme ça, à regarder les vestiges de ma vie répandus sur le sol, et pourtant je suis incapable de bouger. Louise a disparu de la fenêtre. J’imagine que pour elle c’est une victoire, peut-être pas définitive, mais satisfaisante pour l’heure. Je croyais connaître ses limites mais je m’aperçois qu’elle est capable de bien pire. J’ai envie de courir jusqu’à son appartement, d’en arracher la porte et la lui faire bouffer, en une fois si possible, de tout foutre en l’air, ses meubles, ses vêtements si bien rangés, sa petite vie tout en ordre, bien lisse et nette, pas un poil de cul qui dépasse, j’ai envie de la foutre par la fenêtre, de crier à m’en péter les cordes vocales… Mais je reste là, devant mon déballage, à ne pas savoir quoi faire.

J’envisage un instant de faire un tri, de ne prendre que les choses auxquelles je tiens le plus. Mais il m’est impossible de choisir parmi les livres ou les disques, et puis je ne vois plus rien, je suis incapable de distinguer un tee-shirt d’une chemise, un sac d’un jean.

Louise a gagné. Elle a définitivement détruit ce que j’avais pu être. Je ne suis plus qu’un tas de poussière, un monticule de cendres sur lequel elle n’a plus qu’à souffler.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE 12

 

 

 

Pour finir, je décide de ne sauver que quelques vêtements. Le minimum vital, le temps de me refaire une garde robe à Paris. J’abandonne le reste. Le vieux Greg n’est plus, et le nouveau n’est pas encore éclos. Souvenez-vous que vous avez à faire à un type qui, il y a dix minutes à peine, était à terre, les bras en croix, mis KO par une femme qui n’a jamais été et ne sera jamais celle de sa vie, qui hésitait entre baisser les bras (la position cruciforme n’est pas des plus confortable, il est vrai) ou tout casser et qui a sagement choisi de tourner le page, de passer à autre chose. Alors, on peut légitimement lui accorder un délai de gestation.

Je me rend compte que bizarrement, je ne regrette pas les quelques livres qui me restaient et les rares CD qui m’appartenaient. Après tout, ce ne sont que quelques ronds de plastiques, quelques volumes de papiers, rien d’autres. Je n’ai pas besoin d’un support pour me souvenir du plaisir qu’ils m’ont procuré. Certaines musiques me sont aussi présentes à l’esprit que si je les entendais réellement et je suis capable de réciter des passages entiers de romans que j’aime (enfin, là, je m’avance peut-être un peu).

Je regagne l’arrêt d’autobus toujours avec mon sac poubelle à la main qui menace de craquer par le fond. Tiens bon camarade, si j’ai réussi à ne pas craquer, tu peux en faire autant. J’adresse cet encouragement muet à mon plastique quand le bus arrive. Il est vide. Je m’installe au fond et me colle contre la vitre. Les effets de l’adrénaline s’estompent un peu, j’ai froid, j’ai les mains qui tremblent. J’ai l’impression de retomber doucement après un trip d’enfer, ou plutôt un trip en enfer. Enfin je dis ça, mais en fait, je sais même pas à quoi ça ressemble un trip. Je ne sais pas grand-chose en fait, sauf une : je me casse et je ne reviendrai plus ici. Regarde mon petit Greg, regarde bien, c’est la dernière fois que tu vois ces rues, ces immeubles. C’est la dernière fois que Louise t’a vu. Est-ce qu’elle t’as bien regardé ? Non, sûrement pas, parce qu’elle non plus ne sais pas grand-chose, elle ignore que le nouveau Greg l’emmerde encore plus que l’ancien, celui qu’elle a achevé aujourd’hui. Elle ignore qu’il se casse, qu’elle reste avec un cadavre sur les bras, qu’il lui laisse tout le loisir de retrouver un autre Greg qui tiendra le coup quelques années et qu’elle achèvera à son tour parce qu’elle ne supportera pas de voir la preuve de son échec tous les jours sous ses yeux. Elle ignore que le Greg nouveau modèle va être lui. Enfin. Et que si ça se trouve, ça sera pas mal. Ce ne sera pas facile, il le sait, mais il va apprendre. Il n’est pas plus con qu’un autre, ou alors de très peu. Déjà il sent en lui les premiers signes du changement.

Je regarde ma montre, j’ai à peine le temps de retourner à l’hôtel, récupérer le reste de mes affaires, de régler la note et d’aller chercher mon billet à la gare.

Je souris à mon reflet. Comme le dit si justement Claude François : « Car je serai demain, au fond d’un train… ».


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