III
CHAPITRE 9
Je me suis levé
assez tôt, la perspective de téléphoner à Louise m’a passablement empêché de
dormir convenablement. Je me sens à la fois fébrile et cotonneux. Incapable
d’avaler quoi que ce soit, je sors une fois ma douche prise. Il est à peine
huit heures, bien trop tôt pour l’appeler. Je décide de marcher un peu en
attendant. Je suis les rues au hasard, je découvre les coulisses d’une journée
qui se prépare, les livreurs qui encombrent les rues piétonnes, les balayeurs
nonchalants, les trottoir mouillés, les caniveaux gorgés d’eau, les camions
poubelles. Toutes ces choses dont on connaît l’existence mais qu’on ne voit
jamais, à moins de se lever aux aurores, ce qui n’est pas dans mes habitudes.
Huit heures trente,
après un café pris dans un fast-food, je me décide enfin à trouver une cabine.
Au bout de trois sonneries, Louise décroche.
“ - Louise,
c’est moi, Greg. Je ne te réveille pas ?
· ça fait une semaine que je ne dors plus. Si
tu veux le savoir, je passe mes nuits à pleurer et à fumer. Je finirais peut-être
par m’effondrer. C’est pour ça que tu appelles ?
· Non, en fait c’est pour te demander quelque
chose. Voilà, j’ai retrouvé par hasard un pote d’enfance et il me propose du
travail à Paris. J’ai besoin de récupérer quelques unes de mes affaires. Est ce
que ça t’ennuie si je passe ?
· Quand tu pars sans rien dire, tu ne me
demandes pas la permission, là tu y mets les formes parce que tu n’as pas le
choix ?
· Non, bien sûr que non. Mais c’est chez toi,
c’est normal que je te demande, non ? Et puis en plus j’ai pas les clés.
Je regrette tout de suite ce que je viens de
dire. Une petite phrase qui n’a l’air de rien peut devenir une étincelle et faire exploser Louise à tout moment. Mais
cette fois-ci elle doit vraiment être fatiguée car elle relève à peine.
“ - C’est
donc bien ce que je pensais, tu as besoin de moi.
Je l’entends
respirer bruyamment dans le combiné.
“ - Alors, tu
es sûr de toi, tu ne reviens pas ?
· Non, c’est mieux comme ça, pour toi et pour
moi Tu verras que j’ai raison.
Louise semble
résignée. Ce n’est pas une bataille qu’elle vient de perdre mais la guerre,
nous sommes en train de vivre un armistice, un moment historique, à notre
échelle.
“ - Tu
voudrais passer quand ?
· j’avais pensé vendredi, en fin
d’après-midi. Si ça te va bien sûr.
· Non, ça ne m’arrange pas. Samedi matin, à
onze heures.
Il faut bien entendu qu’elle mette son
petit grain de sable dans mes rouages, c’est plus fort qu’elle. Mais en fait,
samedi me va tout aussi bien. La connaissant, j’ai prévu plusieurs
possibilités, et comme je suis magnanime, je lui laisse la satisfaction de
décider du jour et de l’heure.
“ - Ok, va pour samedi, merci Louise.
C’est vraiment fair-play de ta part.
- Pas de merci, Greg, je n’ai pas vraiment
le choix, c’est différent.
Chacun raccroche après un “ au
revoir ” pas très convaincu. Je sors de la cabine, soulagé. Mon estomac,
noué jusqu’à présent, se détend et je me sens affamé. Comme disait feu Claude
François, électricien à ses heures perdues, “ j’ai plus d’appétit qu’un
barracuda ”, et j’entre dans la première boulangerie qui se présente pour
me faire un stock de croissants que je fais disparaître le temps de mon trajet
en métro vers mon boulot.
Pour la deuxième fois de la semaine, je
suis en retard ce qui déplait aux deux pétasses qui partagent mon bureau. Je
les remercie de m’avoir remplacé en les gratifiant du sourire le plus crétin
que j’ai en magasin. Elles savent, je sais et elles savent que je sais que je
c’est ma dernière journée chez Cums, par conséquent, ce qu’elles pensent de moi
me fait autant d’effet que je ne sais pas, l’élevage du petit gris dans les
pays de l’est par exemple. Quoique à la
réflexion, le sort des gastéropodes roumains pourrait m’émouvoir à l’occasion.
Pas celui de deux secrétaires qui ont un QI à ramper en bavant.
Une journée comme il y en a eu tant d’autres dans mon existence, rien ne se
passe qui ne vaille la peine qu’on s’en souvienne. Juste en fin d’après-midi,
Madame Rosyne est descendue pour me dire au revoir. Elle n’a pas l’air de me prendre au sérieux lorsque
j’évoque mon prochain départ pour la capitale, mais elle a la politesse de me
souhaiter bonne chance. Tout compte fait, je l’aime bien cette brave madame
Rosyne. Je ne pense qu’elle ait choisi de travailler ici, mais elle a su ne pas
devenir aigrie et conserver une cette petite touche d’humanité.
Dix-sept heures. Je ne range pas mes
affaires car je n’en n’ai pas. Je m’en vais en silence, dans l’indifférence
générale. Je ne suis qu’un intérimaire parmi d’autres qui auront défilé
ici.
Ainsi s’achève ma brillante carrière de
travailleur précaire dans une petite ville de province. Dimanche je deviendrai
parigot tête de veau et cette ville me semblera bien petite.
CHAPITRE 10
J’ai mal au ventre, j’ai mal aux jambes.
J’ai peur. J’ai peur de Louise, de ses réactions. J’ai peur de ce qu’elle
pourrait dire ou faire. J’ai peur aussi de ne pas être aussi déterminé que je
l’imagine. J’ai peur de craquer, de céder si elle me faisait une espèce de
chantage affectif.
Pour quoi faut-il que les choses se passent
ainsi ? Est-ce qu’il est impossible de se séparer en douceur, dans le
calme et l’intelligence ? Sans s’engueuler ni se jeter le mobilier à la
tête ? On devrait être capable de reconnaître son erreur et se quitter
bons amis : nous n’étions pas dans la bonne histoire, autant pour nous,
c’est pas grave, on se quitte et voilà tout.
Ce serait trop simple bien sûr. Je peux
comprendre Louise : il y a trop de
facteurs qui entrent en jeu pour que les choses suivent un cours serein. Il y a
l’amour propre, la fierté mal placée de ne pas avouer qu’on s’est trompé. Le
sentiment qu’on ne pourra pas vivre sans l’autre même si pour l’instant on ne
le supporte plus. Il y a la perspective d’une nouvelle vie, de nouveaux repères
à trouver, de nouvelles habitudes à inventer. Cette liberté toute neuve qui
nous encombre un peu après une rupture, tout le monde n’est pas prêt à s’en
accommoder, j’en conviens.
Sans
parler de la nature même de la fin de l’histoire : une rupture, une
cassure, une déchirure ne se vivent pas de la même manière. Entre Louise et
moi, il s’agit d’une usure. Une corde qui s’est trop souvent frottée contre la
pierre du quotidien et qui s’est rompue.
Et puis il y aussi l’amour auquel elle a
cru, qu’elle a donné entièrement. Comment voulez-vous qu’elle avale la pilule
sans s’étrangler au passage ?
Je veux bien admettre qu’elle tente de se
raccrocher à ce qui était sa vie, mais par pitié, qu’elle me lâche.
J’arrive près de l’immeuble où nous
vivions. Rien n’a changé depuis mon départ, bien sûr. La vie a suivi son cours
sans se soucier de nous. Le contraire m’aurait étonné. Si je prends
le temps de réfléchir deux minutes, ce qui reste dans mes capacités, je fais
un inventaire rapide et je m’aperçois
que je ne connais personne dans l’immeuble. Il m’est bien sûr arrivé de croiser
de temps à autre quelques personnes dans l’escalier ou dans l’entrée mais je
serais bien incapable de dire si elles habitaient là ou non. Je pense que la
réciproque est vraie, si quelqu’un me voyait maintenant, il me prendrait
certainement pour le type qui vient mettre des prospectus dans les boîtes aux
lettres. Tout ça pour dire que les gens de l’immeuble, de la rue, de la ville,
bref, le monde entier se fout pas mal que Louise et moi nous nous déchirions
pour nous séparer. Alors pourquoi en faire un pataquès ?
J'arrive devant la porte principale. Il faut une clé spéciale pour l'ouvrir ou à défaut, appeler l'un des locataires par l'interphone pour qu'il vous ouvre. C'est donc ce que je fais. Je sonne, recommence, ressonne à nouveau. Pas de réponse. J'imagine un instant que Louise n'a pas pu résister à la tentation de m'emmerder une dernière fois, pour le plaisir et la beautée du geste, et de me poser un lapin.Je ressonne à nouveau mais sans conviction. Je pense appuyer sur la sonnerie d'un voisin, mais sans les clés de l'appartement, ça ne me servirait à rien. Et puis, les gens sont méfiants dans la résidence, ils ne laissent entrer que ceux qu'ils connaissent, et comme pour eux je suis un parfait inconnu, autant y renoncer.
A tout hasard, je me dis que la dernière chance qu'il me reste est de l'appeler par la fenêtre. Apres tout il est possible qu'elle soit occupée à passer l'aspirateur, ou à tout autre tache bruyante. Je fais donc le tour de l'immeuble pour arriver à une grande étendue de pelouse que surplombent la moitié des appartements du batiment. Celui de Louise se situe au premier étage, la troisième fenêtre en partant de la droite pour être précis. Celle-ci est fermée. Je commence à sentir une pointe d'énervement mélée à un sentiment de panique à l'idée que je ne pourrais jamais récupérer ce qui m'appartient. Je crie une première fois:"LOUISE!" Peut-être trop timidement, peut-être sans conviction. Pas de réaction. Je recommence mais cette fois en prenant bien mon inspiration:
"LOUISE!!!". Toujours rien. En désespoir de cause, je fais une dernière tentative: "LOUIIIIIIISEUUUUUUUUU !!!!!".
J'ai du y mettre toute mon énergie car , au moment ou je reprends mon souffle, j'aperçois des mouvement derrière la vitre. Louise apparait, ouvre les deux battants de la fenêtre, et , alors que j'allais aborrer mon sourire le plus bienveillant, celui que j'ai en réserve pour les grnades occasions, je la vois se pencher sur le côté puis se redresser, les bras chargés d'un tas de linge. D'un mouvement souple et rapide, Louise jette mes vêtements dans le vide, puis enchaîne avec mes livres de poches, des cd, quelques antiques disques vinyls et divers feuilles et papiers qui atteignent le sol dans un ballet quasi automnal et qui,une fois sur l'herbe, frémissent délicatement sous la poussée d’un léger courant d’air
dont la bouffée de rage que je sens monter m’empêche de distinguer l’origine.
Je lève les yeux vers l’appartement d’où Louise m’observe. Je me sens
impuissant. Je ne peux que lui lancer un cri en guise de pierre au visage.
SALOOOOOOOOOOOOOOOOOPE !!!!
CHAPITRE 11
Je reconnais que je n’ai pas brillé par
l’originalité. Mais à ma décharge, il faut bien reconnaître qu’il y a des
circonstances où l’on balance ce qui nous tombe sous la langue sans trop faire
le difficile. Donc, tout suite après un “ salope ” des plus
impressionnant, j’ai ajouté
“ - Tu fais chier merde !
Qu’est-ce que t’as de plus maintenant ? Tu peux me le dire, pauvre
conne ?
Après cette dernière remarque, quelques
voisins sans doute mus par la même curiosité qui m’avait poussé à suivre la
piste des vêtements quelques instants plus tôt, ont ouverts leurs fenêtres pour
voir de quoi il retournait exactement. J’ai pu voir quelques sourires par-ci
par-là, un type avec un portable à l’oreille raconte à son correspondant ce qui
m’arrive. Il semble trouver ça plutôt drôle. Cela devrait lui faire une
bonne histoire pour le week-end et l’arrangeant bien, il devrait pouvoir faire
son petit effet lundi matin au bureau.
Je regarde les différents tas et je suis
incapable de faire le moindre geste. J’ai envie de pleurer. De me poser à terre
et de pleurer. Bon d’accord, on m’a appris qu’un mec, un vrai, ça ne pleure
pas. Mais là, je ne me sens pas vraiment dans la peau d’un mec, un vrai. Plutôt
comme un petit garçon qui en a marre de prendre des baffes qu’il n’a pas toutes
méritées. Vous n’avez jamais eu envie dans la cour de récréation de casser la
figure aux deux ou trois grands qui vous avez pris en grippe et qui vous en
faisait baver à la moindre occasion ? Moi, si. Tout le temps. Il y a
toujours eu deux ou trois grands qui n’avaient pour seul but de me pourrir la
vie. Et bien sûr, je n’ai jamais pu leur casser la figure, pas assez de muscles
et de courage. Mes pauvres velléités de vengeance les faisaient doucement rigoler
et je reprenais une bonne dérouillée aussi sec.
Trente ans passés à ce régime peuvent
provoquer une légère lassitude. Et là, je crois que c’est la baffe de trop.
Celle qui fait le plus mal, celle qui vous laisse vraiment à terre. Alors, je
me laisse tomber, là, au pied de l’immeuble. Pour les larmes par contre, rien à
faire. Pas une goutte ne perle. Je me contente donc de rester assis, les yeux
perdus dans le vide de mon existence. Au bout de quelques minutes, je sens une
présence à côté de moi. Je souhaite pour
elle que ce ne soit pas Louise. Pas sûr qu’à ce moment précis je sois capable
de conserver le flegme qui a fait ma réputation (modeste certes mais à laquelle
je tiens).
Ce n’est pas Louise, mais une petite dame,
d’un certain âge, pour ne pas dire vieille. Je ne me souviens pas l’avoir
croisée ici un jour. Elle me regarde avec il me semble un sourire bienveillant. Je sais que c’est stupide,
banal, qu’on fait le coup à chaque fois, mais sa gentillesse me réconforte un
peu. Elle me tend un sac poubelle d’une main un peu tremblante et me dit :
“ - Tenez, pour mettre vos
cochonneries. Déjà qu’on est embêté avec les crottes de chiens alors si les
gens s’y mettent.
J’aurais du me douter ; iln ‘y a rien
à espérer dans ce monde , même pas un peu de compassion.
Je n’ai pas le temps de la remercier
qu’elle m’a déjà tourné le dos et qu’elle s’en retourne à petits pas décidés
vers son repère de vieille conne d’où
elle a sûrement une vue imprenable sur tout ce qui se passe dans les immeubles
alentours. A la réflexion, je ne regrette pas vraiment de ne connaître personne
ici. Le sac plastique à la main, je me sens un peu con à rester comme ça, à
regarder les vestiges de ma vie répandus sur le sol, et pourtant je suis
incapable de bouger. Louise a disparu de la fenêtre. J’imagine que pour elle
c’est une victoire, peut-être pas définitive, mais satisfaisante pour l’heure.
Je croyais connaître ses limites mais je m’aperçois qu’elle est capable de bien
pire. J’ai envie de courir jusqu’à son appartement, d’en arracher la porte et
la lui faire bouffer, en une fois si possible, de tout foutre en l’air, ses
meubles, ses vêtements si bien rangés, sa petite vie tout en ordre, bien lisse
et nette, pas un poil de cul qui dépasse, j’ai envie de la foutre par la
fenêtre, de crier à m’en péter les cordes vocales… Mais je reste là, devant mon
déballage, à ne pas savoir quoi faire.
J’envisage un instant de faire un tri, de
ne prendre que les choses auxquelles je tiens le plus. Mais il m’est impossible
de choisir parmi les livres ou les disques, et puis je ne vois plus rien, je
suis incapable de distinguer un tee-shirt d’une chemise, un sac d’un jean.
Louise a gagné. Elle a définitivement
détruit ce que j’avais pu être. Je ne suis plus qu’un tas de poussière, un
monticule de cendres sur lequel elle n’a plus qu’à souffler.
CHAPITRE 12
Pour finir, je décide de ne sauver que
quelques vêtements. Le minimum vital, le temps de me refaire une garde robe à
Paris. J’abandonne le reste. Le vieux Greg n’est plus, et le nouveau n’est pas
encore éclos. Souvenez-vous que vous avez à faire à un type qui, il y a dix
minutes à peine, était à terre, les bras en croix, mis KO par une femme qui n’a
jamais été et ne sera jamais celle de sa vie, qui hésitait entre baisser les
bras (la position cruciforme n’est pas des plus confortable, il est vrai) ou
tout casser et qui a sagement choisi de tourner le page, de passer à autre
chose. Alors, on peut légitimement lui accorder un délai de gestation.
Je me rend compte que bizarrement, je ne
regrette pas les quelques livres qui me restaient et les rares CD qui
m’appartenaient. Après tout, ce ne sont que quelques ronds de plastiques,
quelques volumes de papiers, rien d’autres. Je n’ai pas besoin d’un support
pour me souvenir du plaisir qu’ils m’ont procuré. Certaines musiques me sont
aussi présentes à l’esprit que si je les entendais réellement et je suis
capable de réciter des passages entiers de romans que j’aime (enfin, là, je
m’avance peut-être un peu).
Je regagne l’arrêt d’autobus
toujours avec mon sac poubelle à la main qui menace de craquer par le fond.
Tiens bon camarade, si j’ai réussi à ne pas craquer, tu peux en faire autant.
J’adresse cet encouragement muet à mon plastique quand le bus arrive. Il est
vide. Je m’installe au fond et me colle contre la vitre. Les effets de
l’adrénaline s’estompent un peu, j’ai froid, j’ai les mains qui tremblent. J’ai
l’impression de retomber doucement après un trip d’enfer, ou plutôt un trip en
enfer. Enfin je dis ça, mais en fait, je sais même pas à quoi ça ressemble un
trip. Je ne sais pas grand-chose en fait, sauf une : je me casse et je ne
reviendrai plus ici. Regarde mon petit Greg, regarde bien, c’est la dernière
fois que tu vois ces rues, ces immeubles. C’est la dernière fois que Louise t’a
vu. Est-ce qu’elle t’as bien regardé ? Non, sûrement pas, parce qu’elle
non plus ne sais pas grand-chose, elle ignore que le nouveau Greg l’emmerde
encore plus que l’ancien, celui qu’elle a achevé aujourd’hui. Elle ignore qu’il
se casse, qu’elle reste avec un cadavre sur les bras, qu’il lui laisse tout le
loisir de retrouver un autre Greg qui tiendra le coup quelques années et
qu’elle achèvera à son tour parce qu’elle ne supportera pas de voir la preuve
de son échec tous les jours sous ses yeux. Elle ignore que le Greg nouveau
modèle va être lui. Enfin. Et que si ça
se trouve, ça sera pas mal. Ce ne sera pas facile, il le sait, mais il va
apprendre. Il n’est pas plus con qu’un autre, ou alors de très peu. Déjà il
sent en lui les premiers signes du changement.
Je regarde ma montre, j’ai à peine le temps
de retourner à l’hôtel, récupérer le reste de mes affaires, de régler la note
et d’aller chercher mon billet à la gare.
Je souris à mon reflet. Comme le dit si
justement Claude François : « Car je serai demain, au fond d’un
train… ».